Contexte du marché des engrais :
La hausse des prix du gaz et, surtout, de l'ammoniac avait poussé les producteurs d'engrais azotés européens à augmenter leurs prix. Rapidement, ils ont été confrontés à un marché incapable de soutenir ces niveaux de prix pour le moment, notamment en raison de la baisse des cours des céréales. Nous faisons face à une équation complexe : d'un côté, des agriculteurs qui subissent la chute des prix des céréales ; de l'autre, des producteurs d'engrais européens dont les coûts de production continuent de grimper. La question se pose alors : comment cette situation va-t-elle se rééquilibrer pour permettre au marché d'avancer ? Est-ce qu'une hausse suffisante des prix des céréales pourrait résoudre ce déséquilibre ? Les producteurs d'engrais auront-ils la capacité de réduire leurs prix ? Quelle quantité d'urée pourra être substituée pour compenser le manque de compétitivité de l'ammonitrate/solution azotée ?
Cette semaine a vu les deux marchés converger dans le même sens avec une hausse du prix des céréales et une baisse sur une partie des engrais azotés. Ces tendances sont cependant encore trop timides pour avoir un effet concret dessus.
Azote :
Solution azotée :
Le marché s'est consolidé vers 250€/t départ Gand soit une hausse de 5€/t depuis deux semaines. Plusieurs fournisseurs continuent cependant d'offrir sur des bases de 248€/t au départ de Gand. À court terme, les prix devraient au moins se maintenir, car la demande a de nouveau totalement disparu. Il parait probable que le marché n'acceptera pas, pour le moment, ce niveau de prix sans une hausse conséquente du prix des céréales.
Ammonitrate :
Malgré la hausse de leurs coûts de production, l'absence totale de demande a obligé les producteurs à faire marche arrière vis-à-vis de la hausse. L'ammonitrate 27 perd ainsi 15€/t pour arriver à 290€/t vrac rendu culture. Ces baisses sont clairement dues à une absence de demande posant question sur la pérennité des baisses, notamment au vu des projections faites sur la hausse du prix de l'ammoniac. Pour le moment avec cette demande et une urée qui baisse, nous devrions voir cette tendance se poursuivre. En cas de rebond sur l'urée, il faudra rester prudent à court terme.
Urée :
L'urée est actuellement au centre de toutes les attentions. Les récentes baisses de prix, y compris les 10€/t observés cette semaine, suscitent des interrogations quant à la capacité du marché à descendre encore plus bas. Le dernier appel d'offres indien, qui devait initialement renforcer la tendance baissière, semble finalement indiquer un risque de hausse. Toutes les informations concernant cet appel d'offres ne sont pas encore disponibles, empêchant d'avoir une vision complète de la situation. Certains fournisseurs ont cependant commencé dès maintenant à réhausser leurs prix par mesure de prudence. Actuellement, le prix de l'urée en vrac au départ de Gand est de 350€/t.
Selon les résultats définitifs de l'appel d'offres indien et des couvertures qui en découleront, un rebond rapide des prix est donc fortement envisageable. La grande inconnue reste la demande en culture, qui, pour l'instant, montre peu d'intérêt. En cas d'une demande modérée en culture, le prix pourrait être amené à rebaisser sur l'hiver. Dans ce contexte tout de même très incertain, il est judicieux de sécuriser une partie des volumes aux prix actuels.
Phosphore :
Les prix parviennent à se maintenir grâce à la faible demande. La pression reste importante sur ce marché, laissant peu de doute sur le risque de hausses à venir. Le prix du DAP est à 610€/t au départ de Gand et le TSP 45 est à 510€/t vrac au départ de Gand.
Potasse :
La potasse ne connaît pas d'évolution avec un prix à 340€/t vrac départ Gand. Aucune évolution n'est attendue pour le moment.