Contexte du marché des engrais :
Le marché de l’azote demeure agité. La tension ne semble pas vouloir retomber, avec un marché de l’urée qui rentre dans la danse haussière sur le plan européen depuis deux semaines.
La demande, encore soutenue malgré les multiples augmentations, illustre le retard accumulé ces derniers mois. Il reste en effet difficile de concentrer plusieurs mois d’achats en une seule période, ce qui accentue la pression sur les prix et sur la logistique.
Dans ce contexte, de nouvelles hausses sont à prévoir sur l’ensemble des produits azotés au cours des prochaines semaines.
Les niveaux de prix atteints deviennent toutefois élevés, alimentés par les inquiétudes liées à la taxe carbone et par une demande ponctuellement forte.
Azote :
Solution azotée :
Les producteurs poursuivent leur stratégie de hausses progressives, même si celles-ci tendent à se modérer. Le prix a encore gagné 5 €/t depuis la semaine dernière, atteignant 355 €/t départ Gand.
La demande reste soutenue, mais la partie logistique camion constitue désormais le principal facteur limitant pour livrer davantage de volumes d’ici la fin de l’année.
Les premières offres pour janvier devraient se multiplier cette semaine ou la suivante, et il est probable que les fournisseurs en profitent pour appliquer de nouvelles hausses.
La progression du prix de l’urée vient conforter cette tendance même si la solution azotée est déjà plus chère par rapport aux autres formes d'azote. Dès le début de campagne, il était anticipé qu'elle subirait un premium, conséquence directe de la réduction de l’offre et notamment du retrait des producteurs russes du marché européen.
Ammonitrate :
Le prix de l’ammonitrate n'a pas évolué par rapport à la semaine dernière. Cependant, au vu du contexte global et de la demande persistante, il ne serait pas surprenant de revoir une hausse dès cette semaine.
L'ammonitrate 27 est à 355 €/t en vrac départ Gand.
L’ammonitrate demeure compétitif face à la solution azotée, mais l’écart se creuse en revanche avec les urées inhibées, aujourd’hui mieux positionnées.
Urée :
Le marché de l’urée évolue à deux vitesses avec l'origine Afrique du Nord à destination de l'Europe qui poursuit sa hausse de manière beaucoup plus importante que le reste du marché mondial.
Cet écart s’explique par la mise en place de la taxe européenne, qui exerce une pression haussière, ainsi que par le retard d’achats enregistré dans plusieurs pays européens.
Le prix actuel s’établit à 470 €/t vrac départ Gand. Ce marché devrait rester assez tendu avec le manque de visibilité sur les volumes qui seront importés d'ici fin d'année et le manque de visibilité fiscale sur le début d'année prochaine empêchant les importateurs de prévoir leurs premiers bateaux pour le moment.
Phosphore :
Comme annoncé il y a deux semaines, le marché du DAP amorce un retournement de tendance avec les premières hausses annoncées. Cette évolution n’est pas surprenante dans le contexte d’un marché azoté tendu : les producteurs cherchent naturellement à profiter de cette dynamique.
Pour le moment, nous parvenons à conserver un prix du DAP à 700 €/t vrac départ Gand, mais des augmentations sont à prévoir à court terme, sans pour autant s'attendre à une flambée des prix.
Le TSP 45 reste quant à lui stable à 560 €/t vrac départ Gand.
Potasse :
Toujours aucun changement sur ce marché. Le chlorure de potasse est à 360 €/T vrac départ Gand.